Djamel-Eddine Chanderli est un réalisateur algérien, né en 1920 à Annaba. Dès 1956, en pleine guerre d'indépendance Algérienne, il rejoint le maquis et est considéré comme le premier Algérien à produire des images de l'intérieur du pays en lutte. En 1957, Djamel-Eddine fait partie de l'équipe du service du cinéma qui a été créé par le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne). Les premières images algériennes indépendantes à caractère documentaire sont donc nées dans les maquis de l’Armée de Libération Nationale (ALN) en 1957. Participant à une véritable guerre des images censée contrer la propagande coloniale, elles sont connues sous le titre « Embuscade entre EI-Arrouch et Azzaba » montrant une embuscade filmée en 1956. Ces images avaient pour but de participer à la guerre contre la France coloniale mise face à la légitimité du combat des Algériens pour leur liberté ; un combat que le monde entier devait connaître. D’autres productions marquantes ont eu lieu en pleine guerre. Parmi elles, L’Attaque des mines de l’Ouenza, Les infirmières de l’ALN, Les réfugiés, en 1957. En 1961, il y a eu L’Algérie en flamme, Sakiet Sidi Youcef, Djazaïrouna, Les fusils de la liberté, J’ai 8 ans, La voix du peuple, Allons z’enfants pour l’Algérie et Yasmina. Un véritable front de guerre était ouvert : le front des images qui a mobilisé des militants courageux comme Djamel-Eddine Chanderli, Ahmed Rachedi, René Vautier, Yann Le Masson, Pierre Chaulet, Pierre Clément, Cécile de Cujis, Karl Gass, Mohamed Lakhdar Hamina et Stevan Labudovic. En 1958, Djamel-Eddine Chanderli réalise avec Pierre Clément "Réfugiés Algériens", un film sur les réfugiés aux frontières. Pour préparer le débat sur la question algérienne à l'ONU, Chanderli, Mohamed Lakhdar Hamina et Pierre Chaulet se voient confier, en 1959 par le ministère de l'Information du GPRA la réalisation de "Djazaïrouna" (Notre Algérie), un film de montage destiné à éclairer la communauté internationale sur les objectifs poursuivis par les maquisards algériens. En 1961, il réalise un court métrage de fiction qui raconte l'histoire de la petite Yasmina, de sa fuite après le bombardement de son village, de son errance avec sa poule jusqu'à la frontière et de sa vie parmi les réfugiés. Après l’indépendance, Djamel Eddine Chanderli fut l’un des responsables de l’office des actualités algériennes créé en 1963. En 1969, il s’occupe du service audivisuel de la Sonatrach. En 1979, il reprend le chemin de Paris. S’occupera du service audiovisuel du Centre culturel algérien de Paris, inauguré en 1983, et ce, jusqu’à son décès survenu le 10 novembre 1990.